J’ai pris mon ticket en ligne pour dans deux semaines. Formule classique, départ à l’aube. Mille balles, mais les lunettes de protections solaires et les photos panoramiques sont offertes. Je dois envoyer un certificat médical avant le dix mars, pour valider l’inscription. Il reste une place, je demande autour de moi s’il y a des intéressés, personne, mais on réserve des soirées après le retour pour raconter mon expérience.
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Je suis en bas. Il fait encore noir. Il y a tout un complexe : une zone délimitée, un point de contrôle, une fouille. Un petit ensemble de bâtiments sur des thèmes spatiaux et atmosphériques. Un futur Disneyland.
Je rencontre les neuf autres – la dernière place a été prise, finalement. De tous les âges, mais plutôt la trentaine comme moi. Excités, calmes, nerveux. Nous bavardons. Certains ont prévu un thermos de café pour ne pas s’endormir et ne rien louper.
Nous déposons toutes nos affaires personnelles dans des casiers. Pas de téléphone portable. Pour la sécurité, soi-disant. Pour ne pas avoir à supporter le voisin accroché à son écran, plus sûrement.
Nous montons dans la plate-forme. L’aube approche. Nous entrons dans la cabine. Nos deux accompagnateurs se présentent, Julie et Adam. Fermeture. Vérifications. Rappel des consignes de sécurité. Messages vidéo enregistrés du fondateur et de pionniers ayant voyagé avant nous.
Compte à rebours. Nervosité. Zéro. Nous démarrons.
La cabine s’élève lentement. En quelques secondes, nous émergeons de la structure, à une dizaine de mètres du sol. Nous montons. Les données sont affichées : quatre mètres par seconde et 1,2 G. Nous montons.
Autour de nous, les cinq câbles extérieurs dansent dans les airs. De petits ballons y sont régulièrement accrochés. Cela semble si fragile. Je pense aux tours que je construisais avec des planchettes de bois, des kapla, qui se cassaient si facilement. Le câble central est plus gros, et nous le voyons défiler à toute allure. On ne sent pas l’immense ballon en forme de tube qui nous emmène.
Nous montons.
Chez François Bournhonesque 